J’inaugure la mise à jour de ce site internet en partageant avec vous mes réflexions et mon bilan après deux ans et demi à travailler en tant que community builder.
Ce qui m’intéresse particulièrement, c’est l’évolution de mon positionnement dans ce secteur et les difficultés que m’ont causé mes débuts un peu bancals.
Comme on nous le rabâche souvent, définir une cible, des offres et un champ d’action précis ne peut que faciliter le lancement ou le développement de son biz’.
C’est quelque chose que j’ai mal fait au départ quand je me suis lancée dans le community building, et ce pour plusieurs raisons :
- un métier assez nouveau, avec peu de références ;
- la peur de laisser passer des opportunités si je refusais certaines missions.
Ça m’a valu de bosser parfois sur des sujets qui ne m’intéressait plus… mais j’ai appris ma leçon, et vous la partage aujourd’hui.
J’ai démarré mon activité avec naïveté
L’alignement des astres
Nous sommes en 2020, à la fin du premier confinement. Je reviens d’un échange Erasmus pour entrepreneurs, jamais terminé à cause du COVID, j’ai deux activités en parallèle, en plus d’engagements bénévoles… et je suis paumée.
Je décide alors de me poser et de réfléchir concrètement à ce que j’ai envie de faire d’un point de vue pro, et comment je peux allier tout ce qui me motive au quotidien.
La création / gestion de communautés finit par s’imposer comme une solution miracle tant elle coche toutes les cases :
- rassembler les gens ;
- imaginer avec et pour eux des activités et événements ;
- les aider à atteindre leurs objectifs, répondre à leurs attentes et simplement les chouchouter ;
- bidouiller sur des outils.
Problème : c’est un métier peu connu, dont moi-même je ne saisis pas les contours exacts. Il y a donc une bonne dose de pédagogie à faire autour. Mais j’observe pas mal de communautés de freelances se développer, alors j’en conclus rapidement qu’il y a un truc à creuser.
Les premières vraies expériences
Quelques mois plus tard, Camille et moi lançons le Discord de Notion en français. Un franc succès, qui me permet de tester grandeur nature la gestion de communautés, tout en me faisant la main sur l’outil qui deviendra par la suite mon indispensable.
Puis c’est au tour de Julia et Julie de me faire confiance en me proposant de gérer la communauté de leur membership. Et plus tard, leur communauté globale sur Discord.
Ces expériences ont été d’une aide incroyable pour asseoir ma crédibilité. Mais à ce stade, en toute honnêteté, je ne savais pas trop dans quelle direction j’allais, ni même ce que je pouvais inclure ou non dans mes missions.
Ce qui m’a valu, plus tard, de me retrouver sur des projets où la limite de mon champ d’action était trop floue. L’amalgame communauté / audience n’aidant pas, on me proposait parfois des missions à double casquettes, dans lesquelles il s’agissait de gérer une “communauté” sur les réseaux sociaux.
D’un autre côté, c’est en faisant qu’on apprend, et mes expériences des deux dernières années m’ont amenée à un positionnement bien plus clair pour 2023.
L’évolution de mon positionnement
Cadrage précis des missions
Début 2022, je me décide j’ai enfin les sous pour suivre la formation CSchool, un programme américain de 3 mois destinés aux bébé community builder. Les contenus sont très axés sur la stratégie communautaire et ça tombe bien : c’est vraiment là où j’ai des lacunes.
Pendant ces 3 mois, j’ai bénéficié d’un mentorat de la part de Noele Flowers, notre formatrice.
Et lorsque je lui ai demandé comment faire pour bien délimiter les missions d’un gestionnaire de communauté, elle m’a répondu que son crédo à elle c’était :
My work starts at the invitation / Mon travail démarre à l’invitation des membres.
En tant que consultante, elle estimait donc que son rôle n’était pas de faire la communication ou d’aider ses clients à attirer des potentiels membres.
Mais qu’au contraire, elle intervenait sur ce qui allait se passer après cette invitation dans la communauté : les enjeux, la stratégie d’animation, la gestion quotidienne, les contenus dédiés à la communauté… Et croyez-moi, on sous-estime souvent cette partie ! 👀
Son retour d’expérience m’a ouvert les yeux sur ce que je voulais ou non faire. Car même si on aime notre métier dans sa globalité, on a tous des appétences particulières.
Spécialisation Discord
C’est ce qui m’a amenée, dans un premier temps, à me focaliser sur un outil. La décision fut assez simple à prendre :
- J’avais appris à kiffer Discord ;
- J’avais envie que tout le monde le kiffe autant ;
- Et j’avais déjà eu plusieurs missions de création ou d’optimisation de serveurs.
C’est la raison pour laquelle j’ai fini par créer une formation entière consacrée à l’outil, et des services associés que vous pouvez retrouver ici.
Néanmoins, j’acceptais et accepte toujours des client·e·s pour les accompagner sur la stratégie et la construction globale de leur communauté. Donc m’enfermer uniquement dans Discord, ce n’était pas le bon plan.
Architecturer des communautés ?
Le nouvel alignement des astres
Récemment, j’ai donc réfléchi aux tenants et aboutissants de mes missions de community building, en repensant à cette fameuse phrase de Noele.
Je suis tombée sur le terme d’architecte, et ça m’a semblé approprié pour décrire mon métier, ou en tout cas mes spécialités dans ce métier. Le Larousse définit l’architecte ainsi :
Personne qui conçoit le parti, la réalisation et la décoration de bâtiments de tous ordres, et en dirige l’exécution.
Un architecte, ce n’est pas la personne qui va vivre au jour le jour dans votre maison ni en prendre soin.
C’est la personne qui va concevoir la structure globale, l’organisation des pièces, la décoration ou encore les petites touches pratico-pratiques* qui correspondent à vos aspirations.
*je pense aux placards cachés et à tous les éléments de rangement et d’organisation qui ont juste TELLEMENT de sens au quotidien. Vous voyez ce que je veux dire ? 🙈
Eh bien moi… c’est pareil. Je ne suis pas la personne qui gèrera votre communauté au jour le jour, qui suivra vos membres et fera en sorte qu’ils s’occupent.
Mais je suis celle qui va imaginer et concevoir, avec vous, les fondations de votre communauté, sa stratégie, son organisation et son fonctionnement. Je vous livre les plans de la maison, en somme, et je peux chapeauter sa création 😊
Pourquoi chipoter autant ?
Le community building est un métier nouveau (au cas où je ne l’aurais pas encore assez fait remarquer).
Mais plus il se développe, plus on voit émerger des spécialités, comme partout.
Sans ça :
- on fait tout et n’importe quoi pour nos client·e·s, au risque de s’épuiser ;
- c’est beaucoup plus difficile à marketer quand on n’a pas un créneau très spécifique ;
- dans chaque corps de métier, il y a des sujets stratégiques, opérationnels, techniques, et ça n’apporte pas toujours grand chose de vouloir tout faire.
Pour ma part, je sais que j’ai des connaissances généralistes sur le domaine, mais que je suis beaucoup plus attirée par la technique et les process que par l’opérationnel pur (raison pour laquelle je choisis vraiment les communautés dans lesquelles je fais de la co-gestion).
C’est le principe du profil T shaped, que j’ai découvert dans le livre d’Alexis Minchella.
Mal cadrer ses missions, c’est aussi prendre le risque de décevoir ses clients ou de créer des quiproquo. Forcément, si on dit oui à tout et qu’on se retrouve à faire du copywriting pour la communauté alors que c’est pas notre fort… Ça coince !
Je suis donc très heureuse d’aborder 2023 avec une idée plus précise de ce que je peux apporter, en capitalisant sur mes forces et en travaillant sur ou en excluant mes faiblesses !